Comment le Maroc a détrôné l’Égypte comme première destination touristique du continent africain

Le Maroc, première destination touristique en Afrique

L’année 2024 restera dans les annales du tourisme marocain. Le royaume a non seulement battu un record historique avec 17,4 millions de visiteurs, mais il est également parvenu à atteindre ses objectifs touristiques de long terme avec deux années d’avance sur le calendrier initialement fixé. Une performance saluée par la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, lors d’une déclaration faite le 9 janvier dernier, et relayée par Jeune Afrique.

Ce chiffre impressionnant se décompose en 8,8 millions de touristes internationaux, en forte hausse de 23 % par rapport à 2023, et 8,6 millions de Marocains résidant à l’étranger (MRE), qui continuent de jouer un rôle clé dans la vitalité du secteur touristique.

Une position de leader continental

Avec ces résultats, le Maroc se hisse pour la première fois au rang de première destination touristique en Afrique, détrônant l’Égypte, qui a accueilli 15,7 millions de visiteurs sur la même période. Il devance également son voisin tunisien, qui a enregistré environ 10 millions d’arrivées en 2024.

Le ministère du Tourisme a qualifié cette réussite de « coup de maître », soulignant que le pays a atteint de manière anticipée les objectifs ambitieux de sa feuille de route stratégique à l’horizon 2026. Cette trajectoire ascendante est le fruit d’un travail soutenu et multidimensionnel, comme l’a expliqué la ministre Ammor dans une interview accordée précédemment à Jeune Afrique :

« Pour arriver à ces chiffres, nous avons réalisé un sacré travail. En dehors des campagnes de promotion, nous avons massivement soutenu les opérateurs, été extrêmement agressifs sur plusieurs marchés et conclu de nombreux partenariats avec les tour-opérateurs et les compagnies aériennes. »

Une stratégie offensive et structurée

Cette croissance spectaculaire ne doit rien au hasard. Elle s’appuie sur une politique volontariste menée par les autorités marocaines depuis plusieurs années. Le gouvernement a misé sur des investissements ciblés dans les infrastructures, le renforcement de la connectivité aérienne, et une stratégie de promotion internationale bien calibrée.

En parallèle, les professionnels du tourisme ont été mobilisés et accompagnés pour améliorer la qualité de l’offre. Cette dynamique collective a permis au secteur de jouer pleinement son rôle de levier économique, en renforçant sa contribution au PIB et à la création d’emplois.

Le sport, un catalyseur touristique

Mais le Maroc ne compte pas s’arrêter là. Conscient du pouvoir d’attraction des grands événements, le royaume mise désormais sur le sport comme moteur supplémentaire du développement touristique. À commencer par la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025), dont le coup d’envoi est prévu en décembre prochain.

Cet événement d’envergure continentale sera le point de départ d’une séquence stratégique intense, où le Maroc ambitionne d’attirer 18,5 millions de visiteurs. Plusieurs villes marocaines anticipent déjà cette échéance, à l’instar de Rabat, qui prévoit de tripler sa capacité d’hébergement d’ici à 2030.

La capitale veut se repositionner comme une destination culturelle et de loisirs à part entière. Selon Fatiha El Moudni, maire de Rabat :

« La culture est l’un des piliers de la ville, avec la restauration de nombreux musées et monuments historiques et l’organisation de divers festivals qui ont contribué à son rayonnement. »

Elle entend faire de Rabat une alternative sérieuse à des villes comme Marrakech ou Casablanca, déjà bien établies sur les circuits touristiques internationaux.

Une ambition mondiale

Le calendrier des événements sportifs ne s’arrête pas à la CAN. Le Maroc pourrait également accueillir la Coupe du monde des clubs en 2029, même si, selon le New York Times, une autre option aux États-Unis est aussi à l’étude. Mais l’événement le plus marquant reste la Coupe du monde de football 2030, que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.

Ce rendez-vous mondial permettra au royaume de consolider sa notoriété internationale et d’inscrire son développement touristique dans la durée. Grâce à ces événements, le Maroc espère diversifier ses publics, enrichir son offre et renforcer son image de pays ouvert, moderne et accueillant.

D’après un article de Jeune Afrique.