La Franchise au Maroc : prête à franchir les frontières ?
Le Salon de la Franchise de Casablanca, tenu en février 2025, a ravivé les ambitions du secteur et nourri de réels espoirs pour une expansion internationale.

Une édition 2025 prometteuse
Avec plus de 50 exposants, des stands souvent impeccables et une affluence notable, la Franchise Exhibition Morocco 2025 a confirmé le dynamisme d'un secteur en pleine effervescence. Selon la Fédération Marocaine de la Franchise (FMF), le marché génère désormais un chiffre d'affaires supérieur à 20 milliards de dirhams.
Casablanca, capitale économique du Royaume, a vibré au rythme des rencontres entre franchiseurs, entrepreneurs et investisseurs. L'équipe de MarocFranchise.com, présente sur place, a ressenti une réelle énergie : ambition, optimisme, vision partagée et une feuille de route claire à l'horizon 2030, portée à la fois par l'initiative privée et un appui affirmé des autorités publiques.
Des ambitions, mais aussi des interrogations
Malgré cet enthousiasme, plusieurs questions cruciales émergent parmi les professionnels :
- Comment consolider les bases de la franchise marocaine ?
- Comment éviter les erreurs liées au manque de préparation ?
- Et surtout, comment bâtir des réseaux capables de s'exporter, notamment en Afrique, comme le souhaite le gouvernement ?
État des lieux en 2025
Aujourd'hui, le Maroc compte plus de 745 réseaux se réclamant du modèle de la franchise — un chiffre impressionnant mais parfois trompeur. Beaucoup de ces réseaux ne respectent pas encore les standards de la franchise au sens strict.
Autre constat : plus de 80 % des enseignes sont d'origine internationale, preuve de l'attractivité du marché marocain... mais aussi du manque de franchiseurs locaux réellement structurés et prêts à se développer à l'international. Il existe pourtant des success stories, comme Kitea, qui montrent que c'est possible.
Des défis structurels à relever
1. La complexité du modèle
Répliquer un concept ne se limite pas à apposer une enseigne. Le vrai défi réside dans l'accompagnement des franchisés : formation, transfert du savoir-faire, contrôle qualité... Autant d'éléments qui nécessitent des ressources et une organisation solide.
2. L'isolement des acteurs
Tant les franchiseurs que les franchisés manquent souvent d'accompagnement. Il faut davantage de formations, d'information, ainsi qu'une meilleure compréhension du modèle par les bailleurs et les banques.
3. Une internationalisation freinée
La plupart des réseaux marocains sont encore jeunes et peu étendus. Leur base locale n'est pas assez solide pour supporter une croissance à l'étranger. Et leurs outils de standardisation ne sont pas encore à la hauteur des exigences internationales.
Structurer l'avenir de la franchise au Maroc
Pour consolider ce secteur prometteur, plusieurs leviers doivent être activés :
- Mieux informer les futurs franchisés (notamment via MarocFranchise.com)
- Rendre obligatoire un document d'information précontractuel, comme c'est le cas dans de nombreux pays
- Former les franchiseurs et leurs équipes (ex. : Afrique Franchise Université)
- Sensibiliser les bailleurs à la nécessité de loyers raisonnables
- Faciliter l'accès au financement, notamment pour les classes moyennes, en travaillant main dans la main avec les banques
- Expliquer les exigences du modèle franchise pour créer des réseaux homogènes, solides et durables
Conclusion
La franchise au Maroc est sur une trajectoire ascendante. Mais pour prétendre à un rayonnement international, elle devra franchir un nouveau palier en professionnalisation, structuration et accompagnement. Le potentiel est là. Reste à transformer l'essai.
Par la rédaction d'AfriqueFranchise.com